La maltraitance institutionnelle
Les pratiques de l'aide et de la protection apportées à l'enfant peuvent devenir maltraitantes, notamment lorsqu'elles ne respectent pas le rythme, les besoins et les droits de l'enfant et de sa famille.
Le parcours institutionnel de l'enfant maltraité peut devenir maltraitant: l'instabilité des placements, les retours non préparés en famille, les ruptures, les rejets et abandons successifs, les conflits avec les éducateurs ou les familles d'accueil, les difficultés comportementales, l'agressivité, l'injustice.
Si chaque définition renvoie à des concepts clairs et objectivables pour tous, il est bien évident que la problématique de la maltraitance doit toujours être resituée dans une dimension subjective qui procède
nécessairement d'une réflexion et d'une discussion clinique.
Au surplus, ces concepts se situent dans une évolution constante en lien avec le contexte socioculturel et politique.
De plus, certains paramètres doivent toujours être pris en compte dans l'évaluation d'une situation de maltraitance et de sa gravité: l'âge de l'enfant, la fréquence, la psychopathologie des parents, l'histoire de la famille ...
De manière générale, la maltraitance concerne chaque lésion physique ou atteinte mentale, chaque sévice sexuel ou chaque cas de négligence d'un enfant qui n'est pas de nature accidentelle mais dû à l'action ou à l'inaction des parents ou de toute personne exerçant une responsabilité sur l'enfant ou encore d'un tiers, pouvant entraîner des dommages de santé tant physiques que psychiques.
Si une telle définition peut donner un aperçu général du phénomène de maltraitance, celui-ci peut revêtir des apparences parfois bien différentes en fonction du type de maltraitance rencontrée et des personnes concernées.
Par ailleurs on peut également prendre en considération l'enfant en situation de risque, qui connaît des conditions d'existence qui sont susceptibles de mettre en danger sa santé, sa sécurité, sa moralité, son éducation. Le terme communément utilisé « d'enfant à risque » insiste sur le fait que le danger potentiel auquel l'enfant est exposé par son environnement est suffisamment avéré pour justifier une aide.