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La pluridisciplinarité

Au-delà de la composition pluridisciplinaire exposée ci-avant, la particularité du travail des équipes SOS Enfants repose sur la "transdisciplinarité". Le diagnostic clinique se construit en traversant différentes lectures offertes par chacune des disciplines qui composent l'équipe. En effet, c'est à partir d'approches différentes que le travail clinique se dynamise autour de l'enfant et de ses proches.

Cette "transdisciplinarité" présente ainsi l'intérêt d'introduire différentes fonctions dans l'analyse et la prise en charge d'une situation. Ces différentes fonctions permettent l'inscription du travail et de la réflexion de l'équipe et des familles, dans un cadre psychologique, social, médical et légal.

C'est ainsi que toute orientation de travail est le fruit d'une réflexion visant la mobilisation du tissu social autour de l'enfant et sa famille et l'élaboration d'une alliance thérapeutique avec l'enfant et ses proches, évaluées de façon continue.

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La confidentialité

Un espace de parole confidentiel est une condition nécessaire pour qu'un travail thérapeutique puisse s'établir. Le législateur garantit cet espace au travers de l'article 458 du Code Pénal relatif au secret professionnel. C'est précisément cette confidentialité qui favorisera la démarche de chacun vers tout service de soins. La société a choisi de permettre qu'un certain nombre de tensions sociales et familiales puissent se gérer hors de la sphère judiciaire. Le travail clinique nous montre que plus de la moitié des personnes qui viennent trouver les équipes SOS Enfants le font de leur propre gré.

Rappelons que cette confidentialité rencontre certaines exceptions fixées notamment par l'article 458 lui-même et par l'article 422 bis du Code Pénal qui prévoit l'obligation pour chacun de porter assistance à personne en danger.

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L'aide et Le thérapeutique

Aborder la souffrance d'un enfant maltraité et de sa famille nécessite l'intervention d'un professionnel qualifié, familiarisé à la problématique de la maltraitance. Au sein des équipes SOS Enfants, chaque personne est assurée d'y trouver une oreille avertie différente de celle cependant tout aussi importante du confident attentif, bienveillant ou affectueux.

L'intervention socio-thérapeutique proposée par les Equipes SOS Enfants se préoccupe non seulement de mettre fin aux interactions violentes, mais aussi d'y apporter un traitement approprié. Ainsi, ce qui sous-tend cette action, c'est bien sûr l'intention de soin et de réparation mais aussi un véritable souci de réinscription dans un système de valeurs et de repères reconnus par la collectivité.

L'aide ne se limite pas à la simple protection de l'enfant, dans le sens de le mettre à l'abri.

Elle vise à :
- créer avec la famille un espace où la parole est possible ;
- Repérer la fonction de la violence et l'intégrer dans les dimensions biologiques, psychologiques et sociales ;
- travailler à une réorganisation familiale fonctionnelle pour éviter les répétitions transgénérationnelles.

Les équipes SOS Enfants investissent donc dans un travail thérapeutique à long terme.

Ce travail a pour objectif de rendre l'entourage pleinement conscient de la nécessité de prendre en compte les besoins de l'enfant.

La judiciarisation d'une situation d'un enfant ou la demande d'intervention d'un conseiller ou d'un directeur de l'Aide à la Jeunesse ne mettent pas nécessairement un terme à l'accompagnement des familles.

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Un modèle original de prise en charge

Les équipes SOS Enfants interviennent soit d'initiative, soit sur demande d'une personne ou d'un organisme ayant constaté ou suspectant une maltraitance chez un enfant, soit à la demande directe de ce dernier. L'état de l'enfant est toujours pour elles l'indicateur prépondérant. C'est lui leurs premier client.

En mettant l'accent sur l'aide à l'enfant, à la famille, les équipes SOS Enfants situent le signaleur comme un maillon indispensable dans l'accompagnement de ceux-ci. Ainsi, depuis longtemps, les équipes se sont attachées à développer ou à s'appuyer sur les capacités mobilisatrices du signaleur dans le cadre de leur intervention.

Dans un premier temps, les équipes SOS Enfants apportent leur aide au signaleur en lui assurant une écoute et en lui permettant de se situer dans sa prise de position à l'égard de la famille, de l'enfant.

C'est à partir de cette première analyse que l'équipe SOS Enfants procède à une évaluation clinique de la situation de maltraitance vécue par l'enfant et sa famille. Cette évaluation s'effectue bien souvent, par le biais d'un contact direct avec l'enfant, ses parents ou ceux qui en ont la responsabilité.

Dans les cas qui le nécessitent, des contacts sont pris avec les professionnels concernés par la situation. Ces avis permettent de regrouper les différents diagnostics et ressources de la famille. C'est ainsi que les avis des écoles, des hôpitaux, des C.P.A.S., etc., génèrent une vision globale du problème.

Une fois l'évaluation terminée, l'équipe SOS Enfants décide en réunion pluri­disciplinaire d'une orientation quant à l'ensemble des dispositifs à mettre en œuvre pour que l'enfant ne soit plus maltraité et qu'il puisse retrouver un développement le meilleur possible Ce traitement relève parfois de la psychothérapie, mais le plus souvent d'un travail médico-psychosocial approfondi avec l'enfant et sa famille. L'équipe peut assurer une prise en charge partielle ou totale de la situation en coordonnant elle-­même le travail. Mais l'équipe peut tout aussi bien en référer à d'autres services tels les P.M.S., le S.A.J., les hôpitaux, les équipes travaillant en milieu ouvert, les services de santé mentale..., qui sont parfois mieux placés pour s'occuper de la situation en question.

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Le travail de réseau

L'orientation prise par les équipes SOS Enfants doit veiller à assurer la protection et l'aide à l'enfant. Elle est prise en concertation avec les parents et les différents services concernés. Les équipes n'affichent pas de position autoritaire vis-à-vis des autres services, mais jouissent d'une position-clé qui leurs permettent d'éclairer au mieux et de façon la plus globale possible un cas de maltraitance. Le rôle des équipes SOS Enfants sera de réfléchir, d'interroger, de susciter la réflexion et de proposer des solutions visant à soulager l'enfant maltraité. Les équipes SOS Enfants n'ont pas le pouvoir de contrainte.

Loin de travailler seules dans les situations de maltraitance, les équipes SOS Enfants collaborent avec d'autres personnes ou institutions afin d'assurer au mieux la prise en charge de ces situations. La collaboration entre les équipes SOS Enfants et les travailleurs médico-sociaux de l'ONE est quotidienne afin d'aider au mieux enfants et familles. Les travailleurs médico-sociaux de l'ONE sont souvent les seuls professionnels ayant des contacts avec de très jeunes enfants et leur aide est précieuse. La liste des professionnels est longue (Centres P.M.S./I.M.S., A.M.O., Services de Santé Mentale, hôpitaux, écoles, institutions d'accueil, médecins, thérapeutes, etc.) qui côtoient les enfants et avec lesquels, situation après situation, des collaborations régulières sont mises en place pour travailler avec les familles et les enfants dans l'intérêt de ces derniers.

Les modalités de collaboration pourront différer d'une équipe à l'autre. Elles sont fonction des spécificités du territoire, du tissu social, des ressources diverses...

Par priorité, les équipes SOS Enfants contacteront les intervenants soumis au secret professionnel qui connaissent déjà l'enfant et sa famille. Les équipes SOS Enfants tentent de coordonner les interventions des différents acteurs de terrain notamment par le biais de tables rondes autour de situations individuelles dans le but de stimuler les ressources dans et autour de la famille.

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Contacts avec les institutions fédérales et communautaires

Ces collaborations sont pour partie le fruit de contacts de terrain, pour partie prévues par les décrets relatifs à l'Aide à la Jeunesse et relatifs à la maltraitance.

1. L’aide à la Jeunesse

L'article 36 du décret du 4 mars 91 relatif à l'Aide à la Jeunesse précise que le Conseiller de l'Aide à la Jeunesse peut soit orienter les intéressés vers une équipe SOS enfants lorsqu'il a connaissance de mauvais traitements à enfants ou lorsqu'il les suspecte, soit demander lui-même l'intervention d'une équipe SOS enfants. Dans cette dernière hypothèse, l'équipe tient le Conseiller au courant de l'évolution de la situation.

L'article 32 de ce même décret prévoit que le Conseiller examine toute demande d'aide. Dans ce cadre là, les équipes SOS Enfants sont invités par le service de l'Aide à la Jeunesse à exposer leur propositions d'intervention; il s'agit le plus souvent de situations dans lesquelles l'état de danger pour l'enfant est établi et pour lesquelles la collaboration des parents ou des familles de l'enfant n'est pas vraiment assurée. Si le Conseiller ne parvient pas à obtenir l'accord des personnes pour une mesure d'aide et considère l'enfant en danger, il pourra interpeller le Procureur du Roi près le Tribunal de la Jeunesse sur base des articles 38 et 39 du décret de l'Aide à la Jeu nesse.

Cette collaboration réciproque a conduit les équipes SOS Enfants et les SAJ à signer, au niveau communautaire, un protocole de collaboration afin de préciser notamment les modalités et limites des interventions et de la transmission d'informations. Différents protocoles particuliers ont été signés au niveau local tenant compte des spécificités de chaque région.

Si des collaborations sont ainsi mises en place, chaque service n'en continue pas moins à travailler dans la sphère qui est la sienne: sociale et administrative pour le SAJ, psychomédico-sociale pour les Equipes SOS Enfants. Chaque service gardes es responsabilités et sa déontologie propres.

2. Les Autorités judiciaires

L'objectif du décret de 1991 a été de déjudiciariser la majeure partie des dossiers d'enfants en difficulté ou en danger. l'intervention du judiciaire reste toutefois indispensable en cas de danger grave et imminent pour l'enfant et lorsque la collaboration avec la famille n'est pas possible ou ne suffit pas à faire cesser le danger grave couru par l'enfant.

En pareil cas, les équipes SOS enfants portent la situation à la connaissance du Procureur du Roi qui, seul, peut saisir le Tribunal de la Jeunesse sur base de l'article 39 du décret de l'Aide à la Jeunesse. le Tribunal peut alors notamment ordonner l'écartement de l'enfant du milieu. le Service de Protection Judiciaire est chargé de mettre en œuvre le jugement.

L'intervention des autorités judiciaires n'empêche pas a priori, la poursuite de l'intervention de l'équipe SOS Enfant. l'intérêt de l'enfant guidera le choix de l'équipe quant à la poursuite ou non de son action. Il s'agira non pas de faire ce que d'autres professionnels font déjà, notamment dans le cadre d'une expertise judiciaire, mais éventuellement de soutenir l'enfant ou la famille, de rester un lieu où leur parole peut être entendue.

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AGENDA :

Conférence-Débat matinée du 13 mai 2019 à Namur :

Quel respect des droits de l’enfant en Belgique ?

Organisé par la Fédération des équipes SOS Enfants avec les interventions de la CODE et d’UNICEF Belgique suivies de la projection du film-documentaire « Je n’aime plus la mer »

[suite...]